Lutter contre l’illettrisme signifie aussi le prévenir
L’intention étant de diminuer le nombre de personnes qui pourraient se retrouver en difficulté à la sortie du système scolaire ou quelques années après.
Ce sont des actions anticipatrices auprès des tout-petits, des enfants, des adolescents et de leurs familles qui se situent bien en amont pour créer des conditions favorables à la réussite des apprentissages et traiter les difficultés avant qu’elles ne se transforment en blocages et conduisent plus tard à des situations d’illettrisme.
Ces actions créent des conditions favorables pour que les difficultés ne trouvent pas prise.
Ainsi, toutes les initiatives qui contribuent à la maîtrise de la langue française et facilitent l’accès à la culture écrite, toutes celles qui donnent aux enfants le goût d’apprendre et le plaisir de lire participent à la prévention de l’illettrisme.
Prévenir l'illettrisme c'est donc agir en amont du cycle d'apprentissage scolaire et multiplier les occasions de rencontrer la lecture et les livres dès le plus jeune âge.
Qui peut agir ?
La prévention de l’illettrisme s’inscrit en continu dans tous les espaces de vie et notamment les trois temps de l’enfant qui composent sa journée à savoir :
- les temps familiaux,
- les temps scolaires,
- les temps récréatifs, sociaux, associatifs, sportifs, culturels passés en dehors de la famille et de l’école.
Si la réussite scolaire relève bien de la responsabilité de l’École, chargée de permettre à chaque enfant d’apprendre à lire et à écrire, de repérer les difficultés éventuelles et d’y apporter des réponses adaptées, la réussite éducative dépend, plus largement, d’une mobilisation collective.
C'est donc dès la petite enfance qu'il faut agir pour que les tous petits puissent se familiariser avec les livres.
Agir contre l'illettrisme est une priorité nationale dans laquelle le ministère chargé de l'Éducation nationale s'engage totalement. Des difficultés rencontrées très tôt par l'élève peuvent être des signes précurseurs de l'illettrisme qui handicapera l'adulte. C'est donc dès l'école maternelle et tout au long de la scolarité qu'il faut prévenir l'illettrisme en apportant des réponses adaptées à ces difficultés, afin d'assurer une forme d'irréversibilité des acquis de base.
Il est impliqué par une action de prévention qui consiste à mettre l'accent durant toute la scolarité sur l'acquisition des savoirs fondamentaux (lire, écrire, compter) pour permettre à tous les élèves d'atteindre une aisance en lecture et en écriture.
Les professeurs et les équipes pédagogiques et éducatives peuvent s'appuyer sur différents dispositifs et ressources
- Le dédoublement des classes de CP et de CE1 en REP pour un meilleur encadrement des élèves au moment crucial de l'entrée dans la lecture et l'écriture.
- L'abaissement de l'âge de l'instruction obligatoire à 3 ans pour combattre les déterminismes et faire de la maternelle, l'école du langage et de l'épanouissement pour tous les enfants.
- Les aménagements apportés aux programmes de français de l'école élémentaire et du collège.
- ...
Des évaluations en classes de CP, CE1 et 6e : elles ont pour objectif de repérer très tôt les difficultés de certains élèves, permettant aux professeurs d'adapter leur enseignement à leurs besoins particuliers.
Une mobilisation en faveur du livre et la lecture afin de faire naître et croître le goût de la lecture.
Des dispositifs et moyens pour mettre en place une stratégie de soutien aux élèves :
- à l'école élémentaire, l'heure hebdomadaire d'activité pédagogique complémentaire.
- au collège, l'accompagnement personnalisé et le dispositif « Devoirs faits ».
Les professeurs et les équipes pédagogiques et éducatives peuvent aussi solliciter des partenaires agissant pour la maîtrise de la lecture et de l'écriture
La lutte contre le décrochage scolaire est une priorité nationale et un enjeu dans le cadre de la "Stratégie Europe 2020". Elle articule prévention et remédiation autour d’un objectif central : faire que chaque jeune puisse construire son avenir professionnel et réussir sa vie en société.
Cependant, le décrochage scolaire n’est pas un phénomène uniforme et homogène. Il se matérialise par autant de trajectoires individuelles et d’histoires de vie et s’explique par une combinaison de facteurs de risques internes et externes à l’École. La réponse ne peut donc être univoque.
C'est la raison pour laquelle une politique partenariale de lutte contre le décrochage scolaire est mise en oeuvre regroupant l'ensemble des acteurs et structures mobilisés pour la formation et l'insertion des jeunes.
Le repérage des jeunes en situation de décrochage
Le repérage des jeunes en risque de "décrochage" scolaire repose sur la vigilance et la mobilisation de l’ensemble de l’équipe éducative de l’établissement scolaire ("groupes de prévention du décrochage scolaire" et "référents décrochage scolaire") et sur une intervention coordonnée des acteurs qui la constituent.
Ainsi, des "alliances éducatives" se développent regroupant les équipes pluri professionnelles des établissements en lien avec les parents et les partenaires extérieurs de l’école.
L’ensemble de ces actions de prévention sont valorisées au niveau académique dans le cadre de la "semaine de la persévérance scolaire".
La JDC (journée défense et citoyenneté) est une journée d'information sur les institutions françaises, les droits et les devoirs du citoyen.
La JDC fait suite au recensement citoyen (parfois appelé par erreur recensement militaire) des jeunes Français.
Ils doivent y participer avant d'avoir 18 ans (ou avant 25 ans dans certains cas). En plus de recevoir des enseignements sur :
- les objectifs généraux de la défense nationale et des différentes formes d'engagement (volontariat, réserve...) ;
- le civisme ;
- le don de sang, de plaquettes, de moelle osseuse, de gamètes et d'organes ;
- la sécurité routière ;
- la prévention des conduites à risque pour la santé ;
- l'égalité entre les femmes et les hommes, la lutte contre les préjugés sexistes et la lutte contre les violences physiques, psychologiques ou sexuelles au sein du couple.
elle se caractérise par le passage de tests d'évaluation sur les apprentissages fondamentaux de la langue française.
9,5 % des jeunes français participants à la JDC en 2020 rencontrent des difficultés dans le domaine de la lecture.
Le tiers d’entre eux peut être considéré en situation d’illettrisme. Par ailleurs, plus d’un jeune sur dix a une maîtrise fragile de la lecture. Enfin, près de huit sur dix sont des lecteurs efficaces.
Taux de jeunes repérés en 2020, en difficulté de lecture dans les départements normands :
- Seine-Maritime 12,2%
- Eure 13,7%
- Calvados 11,8%
- Manche 13,4%
- Orne 14,4%
Source : ministère des armées-DSNJ, MENJ-DEPP.
Sites où se déroulent les JDC en Normandie :
Eure (27)
- Base Aérienne 105 - EVREUX
Seine Maritime (76)
- Maison de l’université - MONT SAINT AIGNAN
- SITE JDC du HAVRE – EGM 22/3
- Site JDC csn Herbouville
Calvados (14)
- JDC Csn de Caen
Manche (50)
- SITE JDC - Ecole des Fourriers - QUERQUEVILLE
- SITE JDC du Lycée Sévigné de Granville
- Site JDC de Coutances
Orne (61)
- IUT - ALENCON
- Escadron de Gendarmerie Mobile - ARGENTAN
- SITE JDC du Lycée Jean Monnet – Mortagne
Les Écoles de la deuxième chance (E2c)
Les Écoles de la deuxième chance (E2c) proposent une offre spécifique aux décrocheurs de niveau infra-V avec des parcours de 6 mois pour une remise à niveau en fin de collège et une intégration à la fois sociale et professionnelle avec des périodes importantes de stages en entreprise. Les E2c accueillent 15 000 jeunes avec un taux de 56 % de sorties positives et forment un réseau de 46 écoles sur 110 sites répartis dans l'ensemble du territoire.
L’Epide
L'Epide, établissement public d'insertion dans l'emploi, accueille 3 000 jeunes décrocheurs sans aucune qualification ni diplôme et leur propose des cessions d'une durée moyenne de 8 mois en internat où la resocialisation est l'objectif principal. Cet organisme possède 20 centres en France métropolitaine. Les stagiaires y suivent des cours de remise à niveau et les valeurs de type militaires y sont importantes même si peu d’entre eux intègrent l'armée.
Mesure de 2020 : Obligation de formation des 16-18 ans
L’obligation de formation jusqu’à l’âge de 18 ans est une mesure instaurée par la loi pour une École de la confiance. Elle s'inscrit également dans le plan de relance #1jeune1solution dont le but est d'accompagner les jeunes mineurs vers une poursuite d’études, un retour en formation ou un dispositif d’insertion professionnelle et sociale. Les missions locales, en lien avec les PSAD (plateformes de suivi et d’appui des décrocheurs), sont chargées de repérer les jeunes de 16 à 18 ans, ni en emploi, ni en études, ni en formation (NEET). Elles leur proposent des solutions, en collaboration avec les partenaires mobilisés pour les conseiller. En savoir plus
Actions portées par les missions locales et leurs partenaires
- Le dispositif "Avenir en main" s’adresse aux jeunes de 16 à 18 ans. Les missions locales déploient le programme "Avenir en main 16-18" pour mettre en œuvre la mesure d’obligation de formation des mineurs.
- La promo 16.18 est un programme d’accompagnement dédié aux jeunes décrocheurs de 16 à 18 ans concernés par la mise en œuvre de l’obligation de formation. Porté par l’Afpa (Agence nationale pour la formation professionnelle des adultes), ce programme peut être proposé au sein des missions locales. L'objectif est de stimuler la construction d’un projet pour chaque jeune.
Parce que la culture, qu’elle soit scientifique, littéraire, artistique, etc… n’est pas réservée aux lettrés, parce que chacun est sujet de culture, elle a toute sa place dans les actions de lutte contre l’illettrisme.
L’accès à la culture est l’un des droits fondamentaux.
Les personnes éloignées de l’écrit se sentent parfois illégitimes face à la culture, sentent qu’ils n’ont pas leur place dans une bibliothèque ou encore un musée. Comment accéder à l’offre culturelle ? Comment sensibiliser ses enfants à la lecture sans savoir lire ? Comment oser faire du théâtre lorsque les mots nous manquent ?
Nous pouvons tous collectivement accompagner les personnes en situation d’illettrisme dans la découverte du plaisir de la culture, des actions culturelles ou bien encore de l’expression culturelle.
Il s’agit de :
- favoriser les partenariats entre des acteurs du champ culturel et de l’illettrisme. Les DRAC soutiennent de nombreuses actions culturelles pour la prévention et la lutte contre l’illettrisme.
- promouvoir la médiation culturelle. De nombreuses formations sont aujourd’hui spécialisées dans la médiation culturelle. Ainsi, des médiateurs formés peuvent participer à l’ouverture des établissements culturels comme les musées, les médiathèques, etc. aux personnes éloignées de l’écrit
- accompagner les personnes en situation d’illettrisme à des spectacles, des visites, dans des établissements culturels.
- considérer que les actions culturelles peuvent-être un levier pour l’accès aux compétences de base et ainsi participer à la découverte de champs culturels. Le chant, le théâtre, la poésie ou encore la musique, peuvent être des outils médiateurs pour relier avec les apprentissages.
Les actions culturelles offrent des perspectives nouvelles, un autre rapport à soi, à l’autre et au monde.
Définition
La dyslexie entrave l’acquisition de la lecture - elle est rarement isolée. Elle peut s’accompagner de difficultés
touchant l’orthographe (dysorthographie), la cognition mathématique (dyscalculie), le langage oral (retard simple,
dysphasie), le développement moteur et/ou les fonctions visuo-spatiales.
La dyslexie ne dépend pas de l’intelligence des personnes, elle n’est pas la conséquence d’un défaut éducatif. Elle est d’origine neurobiologique, héréditaire dans 55 % des cas.
La dyslexie peut être d’intensité différente. On ne peut pas en « guérir », mais les troubles engendrés par la dyslexie peuvent se compenser.
Le travail avec les orthophonistes permet de mener une vie normale et de s’adapter aux différentes exigences de la vie quotidienne.
Rôle des orthophonistes
L’orthophoniste est un professionnel de santé. C'est un thérapeute qui prend en charge les troubles de la communication orale et écrite chez l’enfant, l’adolescent, l’adulte, la personne âgée, dans un but de prévention et de réadaptation des pathologies et des troubles de la voix, de la parole et du langage oral ou écrit et de la communication, quelle que soit leur origine.
L’orthophoniste est un partenaire de l'entourage familial, de l'enseignement, du formateur pour :
- Identifier les difficultés spécifiques qui entravent les apprentissages
- Mettre en place des projets pédagogiques réalisables et encourageants.
- S’appuyer sur les compétences de l’apprenant tout en tenant compte de ses difficultés particulières.
Prévenir les troubles du langage dès le plus jeune âge
En effet, les troubles du langage qui ne sont pas traités précocement ont pour conséquence d’altérer la communication et de gêner l’intégration scolaire, sociale... Ils peuvent contribuer à l’échec scolaire de l’enfant,
avec toutes ses conséquences.
L’intervention précoce auprès des personnes présentant des troubles vise à empêcher le retard des apprentissages, ou leur non acquisition.
Illettrisme et dyslexie
Pour en savoir plus, vous accompagner dans vos pratiques, vous informer, et éviter les confusions entre les situations qui relèvent de l'illettrisme et celles qui relèvent des troubles spécifiques des apprentissages ("troubles dys"), sur les moyens de prévenir ou de remédier à ces situations, et pour connaître les acteurs et leurs champs d’intervention, une plaquette de sensibilisation est à votre disposition :
télécharger la plaquette de sensibilisation illettrisme - troubles des apprentissages
ANLCI - Fédération Nationale des Orthophonistes / 2015
Cette plaquette s'accompagne d'une fiche outil utile à sa diffusion et à l'animation de temps de présentation, d’échange, de formation autour de ces problématiques.
Le site de la Fédération Nationale des Orthophonistes
Le site de prévention de la FNO